
Dès qu’une entreprise rencontre des difficultés, ce sont toujours les employés qui sont les premiers sacrifiés.
Floréal Madagascar est en difficulté. Cet acteur majeur du textile à Madagascar qui emploie plus de 3 000 personnes avec ses trois unités vient d’annoncer l’arrêt temporaire de son usine N°2 d’Antananarivo. Effectif depuis le 29 août, cette mise au chômage technique qui va mettre en difficulté une partie des employés de Floréal s’explique essentiellement par la crise que traverse actuellement la filière tissu en coton dans le monde. « Cette mesure est motivée par la baisse significative (plus de 50%) de la demande de pulls en tricot basique, qui s’accentue particulièrement pendant la saison creuse depuis trois ans maintenant ». explique Floréal dans un communiqué.
Brexit.
La direction de Floréal Madagascar explique que cette mesure est motivée par la baisse significative (plus de 50 %) de la demande de pulls en tricot basique, qui s’accentue particulièrement pendant la saison creuse, depuis trois ans déjà. Floréal Madagascar a été contraint dans un premier temps de supprimer les heures supplémentaires et de réduire progressivement son effectif, en revoyant à la baisse le nombre des employés sous contrat à durée déterminée (CDD) et en mettant un terme aux contrats de ceux employés à titre temporaire. L’entreprise qui exporte plus de 50% de ses produits vers le Royaume-Uni est aussi particulièrement affecté par le Brexit (sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne) qui accentue le manque de visibilité sur son carnet de commandes.
Plusieurs pays.
En tout cas, cette crise du textile pourrait encore impacter sur d’autres entreprises franches malgaches dans la mesure où elle n’est pas encore prête d’être stoppée. Selon la Compagnie Française d’Assurances du Commerce Extérieur (COFACE), la crise concerne plusieurs pays. « Les ventes de textile demeurent dynamiques en Amérique du Nord, mais beaucoup moins en Europe de l’Ouest. La France et le Royaume-Uni voient leurs ventes diminuer respectivement de -0,5% et -0,2% en mai 2015 sur un an. C’est une première pour le Royaume-Uni depuis juillet 2012. Pourtant sur ces marchés, la santé financière des ménages s’améliore et les grandes enseignes accroissent le développement de leurs ventes en ligne ».
Fibre synthétique. La COFACE constate également le recours de plus en plus nombreux aux fibres synthétiques. « Le secteur du textile est marqué par une substitution croissante du coton par des fibres synthétiques (polyester, acrylique, viscose). A l’échelle mondiale, le coton ne représente plus qu’un tiers de la consommation de textile en 2014 contre la moitié en 1994. En Europe, les fibres synthétiques représentaient 54% de la consommation de textile en 2013 selon Eurostat. Moins coûteux, facile à mélanger avec d’autres fibres et avec un impact sur l’environnement limité, les fibres synthétiques concentrent les progrès techniques du secteur du textile. De plus, on constate historiquement une corrélation entre le prix du Polyéthylène Téréphtalate (PET) et celui du pétrole d’où il trouve ses origines. En juin 2016, alors que la baisse des prix du pétrole s’élève à 40% sur un an, celle du PET atteint 20%, pour retrouver son niveau de début 2009 et ainsi améliorer la compétitivité des fibres synthétiques face au coton ».
Attendue en baisse. Bref, l’avenir ne se présente pas sous de meilleures perspectives pour les entreprises franches malgaches qui pourraient voir leurs commandes baisser. Et ce, tout simplement parce que la demande mondiale va encore baisser. « Après trois saisons de croissance modeste (entre 2012 et 2015), la demande mondiale de coton est attendue en baisse de 2,4% pour la saison de juillet 2015 à juillet 2016 selon l’EIU. Pourtant, la consommation des économies développées devrait continuer de croître en 2016 et ainsi favoriser la demande de textile. Mais l’appréciation du dollar fait peser un risque baissier sur leur demande en renchérissant le coût des importations. C’est particulièrement le cas de l’Amérique latine où, de plus, les dépenses des ménages resteront sous contrainte ». En somme, en attendant mieux, le secteur textile spécialisé dans le coton doit s’adapter au contexte et limiter les dépenses. Mais la question est de savoir s’il faut toujours sacrifier les ouvriers en cas de difficulté d’une entreprise.
R.Edmond.
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