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Des solutions sont enfin appliquées pour solutionner le délestage à Madagascar. L’Etat et la JIRAMA ont trouvé un terrain d’entente pour réduire le déficit en production d’électricité.
La JIRAMA doit impérativement améliorer sa gestion, en réduisant ses coûts et en augmentant son taux de recouvrement de factures : C’est la résolution prise, suite aux réunions en haut lieu, qui se sont tenues cette semaine, pour la recherche de solution au délestage. En effet, cette société d’Etat ne recouvre que 60% de sa facturation, ce qui ne lui procure que 50 milliards d’Ariary par mois, sur une facturation de 83 milliards d’Ariary. « Si le taux de recouvrement passait à 90%, la JIRAMA ferait une recette additionnelle de 25 milliards d’Ariary par mois, soit 300 milliards en un an. Cette somme équivaut aux interventions financières accordées annuellement par l’Etat », a indiqué le DG du Trésor Public, Pierre-Jean FENO.
Solutions. Afin d’améliorer ses recettes, la JIRAMA s’est engagée à améliorer son taux de recouvrement, le faisant passer de 60% à 70%. Cela va générer un gain mensuel de 10 milliards Ariary de plus, soit 120 milliards Ariary par an. De son côté, l’Etat a octroyé à la JIRAMA un fonds supplémentaire de 40 milliards d’Ariary, pour réduire immédiatement le délestage, en attendant les résultats des autres efforts entreprises par la société d’Etat, au niveau de la réduction des coûts et de l’amélioration des recettes. D’après le Trésor Public, cette subvention additionnelle n’est pas supportée par le budget 2016. « Le Ministère des Finances et du Budget va constituer une instance de paiement supplémentaire pour faire supporter cette dépense sur l’exercice 2017. Par ailleurs, de nombreux bailleurs de fonds se positionnent aujourd’hui pour soutenir le développement du secteur de l’énergie à Madagascar. Cela concerne surtout les énergies renouvelables, où les investissements sont lourds, mais avec des coûts d’exploitation modérés », a expliqué le DG du Trésor. En effet la mutation technologique a déjà été lancée depuis 2015 et ses impacts se font attendre. En 2017, de nouvelles centrales fonctionnant avec du fioul lourd seront opérationnelles et permettront de produire plus de 100MW supplémentaires, à moindre coût. En outre, des centrales solaires sont également prévues pour la production de 20MW. Par ailleurs, des projets sur des centrales hydroélectriques sont en cours de bouclage de financement. Ces centrales seront opérationnelles d’ici à cinq ans.
Insoutenable. Les difficultés financières de la JIRAMA nécessitent des changements, selon le DG du Trésor. « Au niveau des dépenses, l’utilisation de gasoil dans les centrales thermiques expose cette société à des risques de démarques inconnues, le gasoil étant un produit de grande consommation. En outre, l’indexation du prix d’achat de carburant à la fluctuation du prix du platts de pétrole sur le marché international, ainsi que sur le cours du dollar américain, par rapport à l’Ariary, engendre des charges supplémentaires évaluées à 120 milliards d’Ariary, au titre de l’exercice 2016 », a-t-il affirmé. Il faut noter que la JIRAMA achète également le carburant à des tarifs plus élevés que les prix à la pompe, malgré les appels d’offres et les achats en grande quantité qu’elle effectue. Du côté des recettes, le manque à gagner est non négligeable. Seulement 65% de la production de la JIRAMA sont facturés et le reste constitue des pertes techniques, des vols par branchements illicites, etc. Dans une telle situation de pertes et de faible taux de recouvrement de factures, il faut croire qu’aucune société ne pourrait survivre.
Surendettée. Certes, la JIRAMA n’a d’autre issue que de réduire ses coûts et faire des actions de recouvrement au niveau de ses clients du secteur public et du secteur privé. Pour le secteur public, les impayés effectivement rapprochés avec les départements concernés se chiffrent à 70 milliards d’Ariary, dont 45 milliards d’Ariary concernent le budget général de l’Etat. Le reste concerne les collectivités territoriales décentralisées, les établissements à budget autonome, etc., d’après les informations fournies par le Ministère des Finances et du Budget. Ce dernier a noté que des mesures sont déjà prises pour régler au plus vite ces dettes de l’Etat envers la JIRAMA. Par contre, les interventions financières de l’Etat pour la JIRAMA, depuis 2012, se chiffrent actuellement à plus de 1500 milliards d’Ariary. Cette somme couvrirait largement la dette du secteur public envers la JIRAMA, que celle-ci estime à 537 milliards d’Ariary. Dans tous les cas, une hausse de la production d’électricité est en vue. Cette tendance est d’ailleurs confirmée par le rapport de la Banque Mondiale sur le Doing Business, qui indique que l’accès à l’électricité à Madagascar s’améliorera de 1.64 point en 2017.
Antsa R.
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