
La réalisation des réformes sur les finances publiques constitue les rares engagements honorés par le régime actuel, parmi les nombreuses promesses faites envers le peuple et les partenaires de développement.
Une mission du Fonds Monétaire International (FMI) est dans nos murs, pour évaluer la réalisation des engagements du gouvernement malgache, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme économique appuyé par la FEC (Facilité élargie de crédit). Les résultats de cette évaluation de deux semaines permettront, au Conseil d’Administration de l’institution de Bretton Woods, de décider sur le décaissement des 45 millions USD, pour les six prochains mois. « Nous ne sommes pas inquiets quant aux scénarii qui pourraient se produire. Il y a trois semaines, une mission du FMI a déjà permis d’apprendre que les engagements pris par le gouvernement malgache ont été respectés. Certains objectifs fixés ont même été surpassés. Sur la base de cette performance dans la gestion des finances publiques, on peut déjà s’attendre à un avis favorable du Conseil d’Administration du FMI sur le prochain décaissement prévu. Une déclaration devrait se faire le 24 mars prochain », nous a confié Patrick Imam, représentant résident du FMI à Madagascar. Outre ces signes prometteurs, l’Etat Malagasy doit également assurer que les efforts en cours se poursuivront pour les douze prochains mois, d’après les explications. Une autre évaluation est déjà prévue en septembre 2017, dont les résultats conditionneront également un autre décaissement de 45 millions USD, ainsi que la crédibilité des dirigeants malgaches envers les autres bailleurs de fonds.
Changer. Avec ou sans l’aide des partenaires de développement, Madagascar doit procéder aux différentes réformes actuelle, pour résoudre ses problèmes, selon le représentant du FMI. A noter que la Grande-île est le troisième pays ayant le plus faible produit intérieur brut (PIB), en 2016, après la Guinée-Conakry qui a été fortement frappée par l’Ebola, et la République Centrafricaine qui a connu une guerre interne. Et pourtant, Madagascar est censé être en phase de relance économique. « Les maux de ce pays sont causés par le manque de recettes et le manque de dépenses. L’Etat doit améliorer ses ressources pour assurer sa fonction régalienne. De même pour les dépenses. L’allocation de ces ressources doit être efficiente. L’arbitrage, que l’Etat doit faire, concerne la priorisation des dépenses. Faut-il, par exemple, réduire le budget de l’éducation de base, pour transférer les fonds à la JIRAMA ? Le gouvernement malgache est le seul à décider sur ce genre de choix, suivant ses priorités et sa stratégie », a indiqué Patrick Imam du FMI. Bref, avec la tendance actuelle, Madagascar a pris un grand élan pour réussir son émergence. Mais les changements pour le développement n’étant jamais confortables pour les privilégiés actuels du système, les risques sont grands pour cette nouvelle lancée…
Antsa R.