La Banque Mondiale figure parmi les bailleurs les plus actifs pour doter le pays d’infrastructures énergétiques suffisantes et fiables.
Et la lumière n’est toujours pas. La Jirama continue de vivre la période noire. Les statistiques données hier lors d’une conférence entrant dans le cadre du Knowledge Fair qui s’est tenue dans les locaux de la Banque Mondiale à Anosy laissent transparaître une situation toujours extrêmement catastrophique.
Sous perfusion. Dans son intervention, Lantoniaina Rasoloelison, l’Administrateur délégué de la Jirama a présenté la situation financière de la compagnie. Une situation déficitaire depuis 2011 et qui continue de l’être actuellement. Un déficit provoqué notamment par le très lourd fardeau que sont les coûts d’achat du carburant qui étaient de 636 milliards d’ariary en 2016. Les problèmes de recouvrement des factures, avec seulement un taux de 60% contribuent également à la chute continue de la Jirama qui malgré ses 52 milliards d’ariary de capital social vit encore sous perfusion à travers les subventions. Rien qu’en 2016, l’Etat malgache a déboursé 300 milliards d’ariary de subventions pour maintenir la Jirama en vie. Une injustice qui doit être corrigée rapidement. En effet, ce sont donc les contribuables qui doivent financer les 14% de ménages ayant accès à l’électricité à Madagascar. Une correction d’injustice qui devait commencer par un ajustement tarifaire. En effet, à Antananarivo, le prix moyen de l’électricité est de 240 ariary par Kw alors que le coût de revient de l’électricité de la Jirama est de 750 ariary. D’où les pertes techniques d’environ 35% que continue d’endurer la Jirama.
Redressement. Face à une telle situation catastrophique, la Jirama met en œuvre un programme de redressement. « Ce redressement passe par l’amélioration de la gestion organisationnelle de la société à travers le programme PAGOSE ou Projet d’Amélioration de la Gouvernance et des Opérations du Secteur de l’Electricité », a expliqué Lantoniaina Rasoloelison. Il a cité, entre autres, la mise en place d’un programme adapté aux défis de la Jirama, le recrutement des futurs DG, DGA et Directeurs par le biais d’un appel à candidature ainsi que le changement de statut de la Jirama. A noter que la Banque Mondiale est sans conteste le bailleur de fonds le plus actif dans le financement du redressement du secteur de l’énergie à Madagascar. D’ailleurs, le PAGOSE est financé par la Banque Mondiale pour un montant de 65 millions USD. Nous en reparlerons.
R.Edmond.