
Les employés de la Douane ont accordé quelques semaines de trêve, mais ne sont pas prêts de lâcher prise pour réclamer l’augmentation de leur « prime de motivation ».
Au lendemain de leur assemblée générale, les employés de la Douane, regroupés au sein du syndicat SEMPIDOU, ont organisé une conférence de presse hier, à Tsaralalàna. En effet, ces employés ont arrêté leur grève, suite à une rencontre avec le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, mais lancent un nouvel ultimatum. « Nous avions prévu une grève qui devait se tenir du 1er au 6 juin, mais elle a été suspendue. Suite à la rencontre avec le ministre, nous avons décidé, lors de l’assemblée générale du jeudi 1er juin, de donner plus de temps à l’Etat pour trouver une solution à ce problème. Nous attendrons jusqu’au 26 juin. Si notre requête n’est toujours pas satisfaite à cette date, nous reprendrons la grève à partir du 27 juin. Cette grève se fera sur une durée beaucoup plus longue que la précédente », a déclaré le président du SEMPIDOU, Herizo Ramanambola Andrianavalona.
Impacts. La revendication des employés de la Douane concerne une indemnité qui leur a été attribuée depuis 1960, mais dont le mode de calcul ne leur convient plus depuis 2013, d’après les explications des grévistes. « Il s’agit d’une prime de motivation, pour l’amélioration des recettes douanières », a indiqué le président du SEMPIDOU. Celui-ci n’a pas manqué de mentionner les impacts d’une grève de la douane, sur l’économie et sur les recettes de l’Etat. « Nous avons reçu plusieurs plaintes émanant des groupements d’opérateurs, à l’exemple du GEFP (Groupement des entreprises franches et partenaires), des opérateurs qui avaient des marchandises à dédouaner au Port de Toamasina, etc. Certaines régions ont également été victimes de délestage, à cause d’un problème d’acheminement de carburants. Nous sommes conscients de ces impacts, et c’est la raison pour laquelle, nous acceptons de donner plus de temps à l’Etat », a avancé le SEMPIDOU. En bref, la prime de motivation est devenue déterminante pour les douaniers. Si son attribution visait au départ l’amélioration des recettes douanières, elle est aujourd’hui source de blocage de l’Administration douanière, qui, selon les grévistes, perd jusqu’à 5 milliards d’Ariary par jour de grève.
Antsa R.