
De Montréal à Genève, Erick Rajaonary se positionne comme le porte-parole du secteur privé. Pour une croissance inclusive et durable, l’amélioration de l’environnement des affaires est incontournable, mais il faut aussi une politique fiscale qui favorise l’équité.
Erick Rajaonary a été successivement invité, à titre de panéliste, les 2 et 16 octobre dernier au Forum Afrique Expansion, à Montréal et à la Conférence sur la fiscalité internationale, TaxCOOP, à l’Office des Nations unies, à Genève. Deux rendez-vous internationaux importants pendant lesquels le PDG de Guanomad et le président national et des branches internationales du groupement patronal malgache, FIV.MPA.MA, Erick Rajaonary a été amené à se prononcer sur l’environnement des affaires en Afrique et sur la position des grands entrepreneurs face aux défis et enjeux de la fiscalité dans un monde de plus en plus globalisé.
Défis. Lors de son intervention à ce Forum Afrique Expansion qui a rassemblé environ 500 entrepreneurs et décideurs africains et canadiens, il a abordé les défis auxquels font face aujourd’hui de nombreux pays africains en citant le cas de Madagascar. On peut citer entre autres, la sécurité alimentaire, la gouvernance et la sécurité. Il a également évoqué le paradoxe malgache qui, jouissant d’un énorme potentiel naturel et économique sombre dans une extrême pauvreté. En parlant de climat d’investissement, la prévalence du secteur informel, la délinquance économique et la corruption institutionnalisée ont été au cœur de son intervention. En fait, il défend et valorise le secteur privé en promouvant le patriotisme économique. « Sacrifier celui-ci au détriment du libre-échange, je ne suis pas de cet avis. Je ne suis pas contre l’intégration régionale, mais on ne peut pas y adhérer sans une industrie forte. Madagascar fait partie du COMESA, SADC, COI, mais cela ne profite pas aux Malgaches. On est inondé par des importations et cela tue l’industrie » a-t-il dénoncé.
Fiscalité. Par ailleurs, Erick Rajaonary a participé à la conférence TaxCOOP, à l’Office des Nations unies, à Genève, sur le thème « Que pensent les grands entrepreneurs de l’imposition ? ». « Deux notions me viennent à l’esprit en parlant de taxes et impôts : normalité et redevabilité. Les entreprises peuvent apporter leur contribution dans l’amélioration du bien-être social. Et une harmonisation fiscale entre les pays de la zone Océan Indien s’impose pour éviter les évasions fiscales dont la proportion est de plus en plus grande, notamment sur le continent africain », a-t-il proposé. En matière de fiscalité, il a rappelé un certain nombre de propositions formulées et soumises au gouvernement malgache par le secteur privé, notamment la mise en place d’une politique fiscale incitative pour formaliser le secteur informel, l’exonération fiscale pour les « start-up » sur une période déterminée, l’amélioration du taux d’accès au crédit… Des sujets que le président du FIVMPAMA a partagés avec les participants de cette troisième édition de TaxCOOP. Son intervention a d’ailleurs suscité beaucoup de réactions auprès des participants.
Navalona R.