
Les districts d’Ambanja et d’Ambilobe ont été choisis zones pilotes pour la mise en œuvre de ce projet à compter du début de l’année prochaine.
Plus de 94% des ménages utilisent encore du charbon de bois et des bois de chauffe comme énergie domestique à Antananarivo. Si aucune mesure ne sera prise, les ressources forestières de la Grande Ile vont disparaître. Raison pour laquelle, le ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures promeut des énergies alternatives dans le cadre de la mise en œuvre de sa Nouvelle Politique de l’Energie. Parmi lesquelles, on peut citer, entre autres, le biogaz et les foyers améliorés. Pour le premier, « nous allons mettre en place 120 à 200 unités de production de biogaz dans les districts d’Ambanja et d’Ambilobe. Ces deux zones ont été choisies zones pilotes étant donné l’abondance des matières premières à utiliser, et ce, grâce au nombre élevé de cheptel de bovidés appartenant aux ménages ». Augustin Randrianarivony, le directeur des Energies Alternatives au sein du ministère chargé de l’Energie, l’a expliqué lors de l’atelier de restitution de la capitalisation des expériences biogaz et foyers améliorés à Madagascar, organisé hier par ETC Terra à l’hôtel du Louvre à Antaninarenina.
Avantages. « C’est l’un des neufs projets dont bénéficient Madagascar dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme sur l’énergie financé par la Commission de l’Océan Indien. Et ce projet va démarrer à compter du début de l’année prochaine. Ainsi, chaque ménage doit disposer d’un biodigesteur ou d’un dispositif technique servant à fermenter les bouses de vache pour une capacité de 8m3 par jour, soit l’équivalent des excréments de trois à quatre bœufs. La collecte de ces bouses est plus facile dans ces zones pilotes étant donné que le cheptel est mis dans un enclos la nuit. Et après un processus de bio méthanisation, on peut produire 2,5m3 de gaz », a-t-il évoqué. En outre, ce directeur des Energies Alternatives a fait savoir que nombreux sont les avantages tirés de l’utilisation de ce biogaz. On peut citer entre autres, la production de l’énergie destinée à la cuisson de chaque ménage, la fourniture de l’électricité et l’approvisionnement en fertilisants plus productifs à partir des déchets organiques pour les activités agricoles. Pour ce faire, il faut des kits de production d’énergie avec des petits câbles d’alimentation ainsi qu’un foyer spécial pour chaque ménage bénéficiaire.
Facteur de blocage. Quant à la seconde énergie alternative, qu’est le foyer amélioré, discuté lors de cet atelier de restitution de la capitalisation des expériences biogaz et foyers améliorés à Madagascar, il a été exposé que le taux de pénétration était seulement à 4% dans la Capitale suite à une enquête menée en 2015. Cependant, la promotion de cette énergie alternative a commencé depuis les années 90. En effet, les ménages sont encore réticents à utiliser ces foyers améliorés du fait que leur coût n’est pas encore accessible à toutes les bourses, soit à peu près trois fois plus cher que le prix des foyers traditionnels. En outre, ils hésitent à en acheter à cause de l’abondance des foyers en argile non améliorés ou bien des foyers améliorés mais de moins bonne qualité. Leur durabilité les inquiètent également car certains sont plus fragiles et pouvant se casser en quelques semaines voire quelques jours après leur manipulation à chaque cuisson. L’ADES (Association pour le Développement de l’Energie Solaire) fournit par contre des foyers améliorés avec une garantie de trois ans. Ce qui permet de réduire de 50% la consommation des énergies combustibles. « Mais le prix d’acquisition de cet appareil constitue un facteur de blocage à sa vulgarisation. Il faut ainsi revoir cette politique de prix », a suggéré Augustin Randrianarivony.
Navalona R.