Plus de 4. 000 participants représentant 164 pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont Madagascar, se sont réunis à Buenos Aires, en Argentine, lors de la 11e Conférence ministérielle de cette institution du 10 au 13 décembre 2017.
Une cérémonie présidée par la ministre argentine Susana Malcorra avec la présence du Directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo ainsi que les quatre présidents latino-américains, à savoir le Président de l’Argentine, Mauricio Macri, le Président du Brésil Michel Temer, le Président du Paraguay, Horacio Cartes et le Président de l’Uruguay Tabaré Vázquez. Toutes les parties prenantes vont discuter sur cinq sujets préoccupants dans le cadre de cette 11e conférence ministérielle de l’OMC afin de décider sur l’avenir des négociations commerciales multilatérales. Il s’agit notamment des subventions internes à l’agriculture, des subventions à la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) et de la question de développement visant notamment la demande de traitement spécial et différencié pour les pays en développement. Les règles multilatérales sur le commerce électronique et la réglementation intérieure des services feront également l’objet de grands débats entre les responsables du commerce des 164 pays membres de l’OMC durant ces trois jours.
Déclaration commune. Mais en attendant, ces quatre présidents latino-américains y compris la Présidente de Chili qui a fait son discours par visioconférence, ont fait une déclaration commune, lors de l’ouverture officielle de cette 11e Conférence ministérielle de l’OMC en réaffirmant l’importance du système commercial multilatéral. C’est un meilleur moyen de tirer parti des possibilités et de relever les défis du commerce international, selon leurs dires. Ils ont également souligné qu’il faut préserver et renforcer l’OMC, y compris son système de règlement des différends, afin de promouvoir un commerce fondé sur des règles, ouvert, transparent, inclusif, non discriminatoire et équitable pour faire face aux défis du 21e siècle. Notons que d’autres gouvernements comme la Colombie, le Guyana, le Mexique, le Pérou et le Suriname ont signé cette déclaration commune par le biais de leurs envoyés spéciaux. Et les présidents signataires ont encore lancé un appel solennel à rejoindre leurs rangs. « Il s’agit d’un énorme engagement en faveur de l’idée que le commerce est une force pour le bien et pour le système commercial multilatéral lui-même », a soulevé Roberto Azevêdo, le Directeur général de l’OMC.
Importantes réformes. « Depuis la signature du GATT il y a 70 ans, le système a joué un rôle vital dans l’économie mondiale et dans l’établissement de relations pacifiques entre les nations du monde. Au cours de cette période, le commerce mondial s’est multiplié par 26 pour atteindre près de 16 milliards de dollars par an. Et confronté à une crise financière et économique en évolution rapide en 2008, le monde n’a pas érigé de barrières commerciales comme par le passé malgré la tentation de le faire. Les pays commerçants se sont tenus, les uns les autres, aux engagements convenus multilatéralement. En conséquence, nous avons évité les actions unilatérales, les guerres commerciales potentielles et les catastrophes économiques. En effet, moins de 5% des importations mondiales ont été affectées par des mesures restrictives depuis la crise. Comparez cela aux années 1930 où le commerce mondial a diminué de deux tiers », a-t-il poursuivi. En outre, le Directeur général de l’OMC a évoqué que cette institution a entamé de plus importantes réformes commerciales du monde en l’espace de quatre ans. A titre d’illustration, l’Accord sur la Facilitation des Echanges est entré en vigueur depuis février 2017 et l’amendement ADPIC sur l’accès aux médicaments. « Nous avons éliminé les subventions à l’exportation de produits agricoles. Nous avons adopté des mesures pour soutenir les pays les moins avancés, dans le domaine du coton entre autres, et nous avons élargi l’Accord sur les technologies de l’information en supprimant les droits de douane d’environ 1.300 milliards de dollars. Ce sont des mesures concrètes pour stimuler l’économie des membres, soutenir l’emploi, la croissance et le développement. Et ils sont tous mis en œuvre aujourd’hui », a-t-il enchaîné.
Après Buenos Aires. Et à l’issue de cette 11e Conférence ministérielle de l’OMC, l’objectif consiste ainsi à parvenir à des accords entre les pays membres concernant le commerce mondial. Il faut entre autres qu’ils s’engagent à poursuivre le processus de réformes des règles du commerce international des produits agricoles et à interdire certaines formes de subventions à la pêche. Il faut que toutes les parties prenantes progressent également dans l’établissement d’une réglementation intérieure des services tout en discutant sur des sujets d’une pertinence croissante sur le programme commercial du XXIe siècle, y compris le commerce électronique, le soutien au micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et la facilitation de l’investissement. Et malgré les tensions qui ont eu lieu entre les Etats-membres de l’OMC, « le gouvernement argentin est confiant qu’il y aura une vie après Buenos Aires. En tant que membre du système multilatéral, nous allons tout faire pour parvenir à une décision commune ou à établir une feuille de route décrivant les accords communs. Nous sommes dans un processus de discussion sur ces sujets préoccupants », a exprimé la ministre argentine Susana Malcorra, la présidente de la 11e Conférence ministérielle de l’OMC. Il faut savoir que les Etats-Unis menacent le système en critiquant son rôle d’arbitre dans les différends commerciaux. Toutefois, ce pays qui a créé sous son impulsion l’OMC, il y a 22 ans, accepte de renégocier en éliminant leurs subventions à l’agriculture si l’Inde et la Chine qui sont maintenant considérés comme des pays émergents en font autant.
Navalona R. ( Buenos Aires)