
L’appui budgétaire est une modalité d’aide versée directement au Trésor public malgache afin de financer les politiques économiques et sociales du gouvernement.
L’Union européenne (UE) continue d’appuyer financièrement le développement de Madagascar. En application de l’engagement qu’elle a pris lors du dialogue politique d’avril dernier, le bailleur de fonds communautaire a versé hier 13,5 millions d’euros de dons au trésor malgache.
11e FED. Ce décaissement correspond à la première tranche du deuxième programme d’appui budgétaire pour 2017-2018 prévu dans le cadre du second « Contrat d’appui à la consolidation des services de l’Etat à Madagascar (SBC2) ». Financé dans le cadre du 11e FED, ce programme est composé de deux tranches annuelles d’un montant total de 30 millions d’euros et est inclue dans le Programme indicatif national (PIN) signé entre Madagascar et l’Union européenne d’un montant de 518 millions d’euros. Il fait suite au versement de 65 millions d’euros effectué en décembre 2014 et au versement de 11,5 millions d’euros en décembre 2015, dans le cadre du précédent contrat à la consolidation de l’Etat. L’appui budgétaire est une modalité d’aide versée directement au Trésor public malgache afin de financer les politiques économiques et sociales du gouvernement.
Performances. Le décaissement intervient en fonction des performances constatées dans la mise en œuvre de ces politiques et de l’atteinte des objectifs identifiés conjointement avec le gouvernement. Parmi ces objectifs figurent, entre autres, l’accroissement des capacités financières de l’Etat pour renforcer la stabilité macro-économique et atteindre les objectifs de politiques à court terme ; l’amélioration de la gouvernance et notamment de la gestion des finances publiques, du contrôle et la transparence budgétaire et de la lutte contre la corruption et la fraude ainsi que la gouvernance démocratique ; et enfin le renforcement de l’exécution des dépenses budgétaires pour assurer la délivrance des services sociaux de base (éducation et santé). En décrochant ce décaissement, le gouvernement a démontré qu’il a été capable de mener à bien le maintien de la stabilité macro-économique, en dépit des chocs exogènes qui ont frappé Madagascar et en particulier les chocs climatiques. L’inflation a été globalement maîtrisée, la dette est restée soutenable et les réserves de changes se sont renforcées. La poursuite du programme du gouvernement avec le FMI atteste de la qualité des politiques économiques et financières menées.
Réformes structurelles. Des avancées ont été également enregistrées dans les réformes structurelles, en vue de réduire les besoins en subvention des entreprises publiques, en particulier de la JIRAMA et d’Air Madagascar. Les progrès dans la gestion des finances publiques. En particulier, la mobilisation des recettes fiscales a dépassé les objectifs en 2016 et sur les six premiers mois de 2017, les arriérés intérieurs ont été apurés à un rythme satisfaisant, les retards dans la production des lois de règlement ont été rattrapés et la discipline budgétaire a été globalement respectée en dépit des dépenses exceptionnelles liées aux chocs climatiques qu’a connus le pays. La plupart des réformes convenues ont été mises en œuvre.
La priorité budgétaire accordée aux secteurs sociaux. L’augmentation des dotations a été accordée aux secteurs sociaux, notamment au niveau déconcentré. Les objectifs du programme en la matière, convenus avec le gouvernement ont été dépassés avec l’augmentation annuelle des dépenses de fonctionnement hors solde engagées dans les secteurs éducation et santé de 36% en 2016 et l’augmentation des budgets des structures déconcentrées au niveau district et périphérique de la santé et de l’éducation de 41 % dans le cadre de la LFI 2017. Toutefois, l’amélioration de la qualité des dépenses sociales fera un objet de suivi rapproché pour la poursuite du programme en 2018.
Recueillis par R.Edmond.