Même si un avion ne peut pas voler en marche arrière, notre compagnie nationale bouge dans ce sens. Si Air Madagascar a connu une évolution tranquille, depuis sa création en 1961, sous l’appellation « MadAir », les ennuis ont commencé à apparaître en 2002. Une première difficulté dont les causes ont été attribuées à la crise sociopolitique, et qui a engendré l’arrêt de l’utilisation des deux Boeing 767-200 et 767-300 ; ainsi que l’exclusion de la Compagnie de la Chambre de Compensation de l’IATA (Association internationale du transport aérien), et la suspension de la certification européenne de maintenance aéronautique JAR-145. Suite à des efforts, la compagnie a réussi à se redresser, mais les problèmes de trésorerie se sont imposés. La situation s’est aggravée en 2011, année où le nom d’Air Madagascar a commencé à figurer dans la liste noire de l’Union Européenne, avec l’inscription des deux Boeing 767-300 dans le fameux annexe B. Depuis, la société n’a cessé de reculer. Des vols long-courriers sont suspendus, si on ne cite que les vols vers Zurich, Francfort, Milan, Marseille, Paris, etc. Certes, la suspension de ces vols fait partie des conséquences directes de l’interdiction de vol en Europe, malgré la possibilité de solutions alternatives. Aujourd’hui, la compagnie n’arrive plus à sortir de sa galère, comme c’était le cas en 2003-2004. La suppression des subventions de l’Etat ne facilite pas la tâche pour les dirigeants. Ces derniers parlent de suspendre toutes les activités qui peuvent engendrer des pertes pour la compagnie, entre autres, les vols vers l’Asie. L’on se demande si le lancement de ces activités serait donc une erreur des anciens dirigeants.
Antsa R.