
Le développement des marchés financiers à Madagascar peut fournir des solutions au financement des entreprises, selon l’économiste Zavamanitra Andriamiharivolamena.
Les marchés financiers en général et la bourse du commerce en particulier. Ces thèmes ont été abordés hier au cours d’une conférence-débat organisée conjointement par le Département Economie, Développement de l’Université ACEEM et la Société Mercantile Exchange de Madagascar (MEX). Cet évènement s’inscrit dans le cadre du cursus académique des étudiants de cet établissement d’enseignement supérieur, lesquels, au terme de leurs études, vont devoir rédiger des Mémoires de fin d’études susceptibles d’embrasser différents domaines. Comme l’ont laissé entendre les conférenciers, « les marchés financiers sont des espaces de transaction sur lesquels les épargnants (généralement des ménages et des institutions spécialisées telles que les compagnies d’assurances ou les comptes de dépôts) peuvent investir leurs épargnes afin de les faire fructifier, ou tout simplement garder leurs valeurs, en achetant des actifs financiers comme les actions ou les Bons de Trésor émis par les entreprises et les administrations publiques, ou encore des métaux ou pierres précieux. Par contre, la bourse de commerce est un marché financier particulier dans la mesure où l’on y vend et achète des matières de base (matières premières et les produits pétroliers), des métaux précieux tels que l’or et l’argent ».
Commencement. Unique société de bourse de commerce exerçant à Madagascar, le MEX permet aux épargnants (ou investisseurs) d’accéder à une plateforme d’investissement sise à l’étranger (matières premières, produits pétroliers, métaux précieux). A cet effet, il offre des formations sur l’utilisation de ces plateformes ainsi que sur les techniques de spéculation. Quoiqu’il en soit, cette conférence du 14 février dernier, a été une l’occasion pour Andriamiharivolamena Zavamanitra, économiste au sein du Département Economie et Développement de l’Université ACEEM, de présenter à son auditoire, le rôle et l’importance des marchés financiers à Madagascar. Des marchés qui, comme il l’a souligné, se présentent comme de véritables alternatives pour le financement des entreprises. Malheureusement, leur mise en place n’est pas encore envisageable dans la Grande Ile. Et ce pour multiples raisons dont, entre autres, l’exiguïté du marché, le niveau encore trop faible de la culture économique et financière des Malgaches ou, l’état encore embryonnaire de la structure économique et financière, etc.)
Adaptation. « Pour combler du moins partiellement, cette absence d’un véritable marché financier, le MEX permet aux investisseurs de spéculer sur les produits des marchés internationaux. Cependant, ce service n’est pas encore disponible pour les produits malgaches. Aussi, la mise en place d’une bourse de commerce à Madagascar dédiée spécialement aux produits locaux (produits agricoles de rente, métaux précieux et pierres précieuses et semi-précieuses) est particulièrement souhaitée. Et ce dans la mesure où elle permettra une meilleure gestion de nos ressources notamment minières, et générer de plus grandes retombées positives sur l’économie nationale », a soutenu l’économiste. En effet, l’exploitation de nos ressources ne profite pour le moment qu’à des soit-disant investisseurs étrangers qui profitent de la situation pour proposer des prix dérisoires aux petits producteurs ou autres exploitants miniers sur leurs productions. Notons qu’à l’issue de cette conférence, tenue dans les locaux de l’Université ACEEM sise à Manakambahiny, les deux entités ont signé une convention de partenariat dans le but de soutenir les étudiants dans leur processus de professionnalisation, à travers des stages et des séances de formation aux métiers des finances boursières.
Antsa R.