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Développement : Des facteurs-clés contribuant à la sécurité alimentaire

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Lors de la conférence-débat organisée par le CEDS hier (Photo : Yvon Ram)

Aucune activité ne peut s’épanouir si ce n’est dans un environnement sécurisé. C’est ainsi le garant du développement durable.

Pour assurer une sécurité alimentaire, il faut tenir compte de plusieurs facteurs-clés étant donné que cela a un aspect transversal. Les auditeurs du CEDS (Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques) l’ont évoqué lors d’une conférence-débat qu’ils ont organisée hier à l’hôtel Ibis à Ankorondrano. Le thème a été axé sur « L’engagement de l’administration, éthique et sécurité alimentaire ». Parmi ces facteurs-clés, il a été entre autres soulevé la santé dans les zones rurales, la justice, la sécurité des biens et des personnes proprement dite ainsi que le travail et l’emploi dans l’économie rurale.

Mesures d’accompagnement. Parlant de la santé dans les zones rurales, « un problème lié à la protection et au recouvrement sanitaire des exploitants agricoles est observé en raison d’un manque d’accompagnement de l’administration, sans oublier l’insécurité. Ce qui a entraîné la désertion de la population dans les zones productrices agricoles vers les centres urbains. En fait, des centres de santé ont été mis en place dans les zones rurales, mais le problème persiste à cause d’un manque ou d’une absence de personnel de santé. Cela s’explique par le refus d’une affectation de la part des agents de santé, par exemple. En effet, il n’y a pas des mesures d’accompagnement sur le plan matériel médical, sur la communication y compris l’accessibilité des zones rurales et sur le plan sécuritaire ainsi que sur leur motivation salariale et sur la scolarisation de leurs enfants », a exposé Dr Herijoelison Andry Roussel.

Interventions et pressions. Quant à l’implication de la justice dans la sécurité alimentaire, le Magistrat Roland Rakotovao Razafindrabe a expliqué qu’il n’y a pas de développement sans paix qui est tributaire d’une justice indépendante, efficace et appliquée. « Cette justice qui bien que constamment critiquée, a pour devoir d’appliquer correctement les lois et de réprimer toutes les atteintes à l’harmonie sociale. Mais sans verser dans le mea culpa, il faut reconnaître que la justice fait face à des multiples difficultés comme les allégations de corruption, la lenteur du traitement des dossiers des justiciables, l’éloignement des tribunaux et l’incompréhension des procédures et des décisions rendues. Il y a également les interventions des politiciens et les autres pressions tout en reconnaissant également la part de responsabilité de certains magistrats. Comme solution, l’indépendance et l’intégrité de la justice s’imposent. Cela devra commencer par cesser toute forme d’intervention et de pression sous quelque forme aux magistrats. Viendra ensuite l’étape de l’intransigeance et du refus de toute forme de corruption ainsi que de la dénonciation de toutes les dérives. Il faut ainsi réagir de manière collective. En fait, un pays où la corruption règne n’a que peu de chance de se développer », a-t-il fait savoir.

Corruption et Indiscipline. S’agissant de la sécurité, « aucune activité ne peut s’épanouir si ce n’est dans un environnement sécurisé. C’est ainsi le garant du développement durable. Mais l’incompétence, l’indiscipline, l’insubordination, la corruption, le non-respect de l’éthique et de la déontologie ainsi que la dévalorisation du métier de policier par des attitudes et des comportements incompatibles avec la fonction policière, ont été constatés lors de la réunion des cadres de la Police nationale. Pour y remédier, une formation des agents en matière d’éthique et de déontologie et la mise en place d’un mécanisme de contrôle interne ont été décidées. Malgré tout, il y a d’autres paramètres non maîtrisables tels que la corruption, le trafic d’influence, l’ingérence du « politique, le système de contingent et de quota, qui tendent à affaiblir l’administration dans la gestion de ses ressources humaines », a révélé le Commissaire principal de la police Rabialahy Jean Rostand.

Chômage déguisé. Et enfin, Clara Vololomboahangy, chargée de programme au sein du BIT, a exprimé que le sous-emploi touche principalement les travailleurs ruraux. Cela s’apparente à un chômage déguisé qui engendre d’une manière indirecte, un coût social et économique élevé. « Cette situation de paupérisation constante de la population devient une menace pour la paix sociale pour ne citer que la délinquance juvénile dans le Nord et l’insécurité dans le Sud. Nous estimons ainsi que la promotion du travail décent dans l’économie rurale devrait être placée au cœur de toute stratégie de développement. Il faut entre autres repenser la stratégie de la protection sociale des travailleurs ruraux », a-t-elle conclu. Par ailleurs, l’éducation et la formation, la sécurisation foncière, l’accès au financement, la gestion des risques et catastrophes, la mise en place des infrastructures de base constituent d’autres facteurs contribuant à la sécurité alimentaire.

Navalona R.


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