Près de 40 000 ha à Ambodivahibe, Antsiranana sont désormais devenus une aire protégée de catégorie 5. La sortie du Décret relatif à ce statut a été annoncée la semaine dernière aux communautés locales qui cogèrent le site avec Conservation International.
La baie d’Ambodivahibe figure parmi dans le top3 des sites marins résistant au réchauffement climatique. « Cette baie a une profondeur exceptionnelle allant jusqu’à 200m. Ce qui lui permet de garder une température fraîche, malgré le réchauffement planétaire. Grâce à cette particularité, elle abrite plus de 154 espèces de poissons récifaux, dont 31 espèces commerciales sur les 420 espèces recensées dans le Nord-Est de Madagascar ; 132 espèces de coraux sur les 156 recensées dans le Nord-Est ; 7 espèces d’herbier phanérogames sur les 10 recensées ; 36 espèces d’algues sur les 91 recensées. Mais il y a également d’autres espèces plus importantes telles les tortues marines, les mérous géants, les perroquets à bosse, etc. Bref, cette zone est très riche en ressources génétiques nécessitant une préservation », a expliqué Hyacinthe Razafimandimby, coordinateur régional de Conservation International à Antsiranana.
Appropriation. 4 villages (Ampondrahazo, Ivovona, Ambavarano et Ambodivahibe) comprenant 1 145 habitants sont aujourd’hui impliqués dans la protection et la cogestion durable de l’Aire protégée d’Ambodivahibe, à Antsiranana, avec l’appui de Conservation International. D’après Sahondra Rajoelina, senior director of operations au sein de Conservation International Madagascar, la mise en place de l’aire protégée d’Ambodivahibe a été initiée depuis 2007, suite à la réalisation d’une bio-prospection, l’année 2000, en collaboration avec des experts américains. D’après les explications de Luciano Andriamaro, directeur du département scientifique de Conservation International, les recherches marines avaient permis de trouver des partenaires pour collecter des fonds et poursuivre les recherches, tout en offrant des projets sociaux pour les communautés locales. « Pour une protection efficace, il faut impliquer les communautés locales. En les sensibilisant à préserver l’environnement et à adopter une gestion durable des ressources naturelles, nous avons lancé des projets favorisant l’amélioration des sources de revenus à l’exemple de la promotion de l’élevage, de la pisciculture, etc. Ces sources de revenus sont une sorte de compensation ou plutôt d’alternative », a-t-elle indiqué. En effet, dans la gestion durable, la pêche n’est autorisée à Ambodivahibe que 9 mois sur 12. La fermeture officielle de la saison a été annoncée vendredi dernier, lors d’une cérémonie à Ivovona, qui était également l’occasion d’inaugurer trois bornes-fontaines. Bref, la mise en place de l’aire protégée a déjà amélioré le niveau de vie des communautés locales concernées, à tel point que les habitants des autres « Fokontany » en dehors de la zone concernée ont appliqué par eux-mêmes, le système de la gestion durable des ressources naturelles, afin d’attirer l’attention des dirigeants et des partenaires œuvrant pour la protection de l’environnement.
Antsa R.