Le paradoxe riche et pauvre de Madagascar alimente toutes les discussions quotidiennes. Le Dr Kasy Emile a présenté hier, son ouvrage « Madagascar riche et pauvre : paradoxes et espoirs. Éditions des Falaises, France, 2017 » au Pavé Antaninarenina. En effet, après un peu moins de 60 ans d’indépendance, la tendance de l’économie malgache et du niveau socioéconomique des Malgaches va dans le sens inverse de tous les souhaits pour un pays, qui, vu de l’extérieur, est riche en dotations naturelles. Mené par la curiosité de répondre à une question jusque là sans réponse, ce travail du Dr Kasy Emile a donné des pistes d’explications du paradoxe et d’espoirs pour une prospérité économique et sociale. L’ouvrage est divisé en cinq chapitres connectés les uns des autres. Le premier chapitre, une petite notion d’économie politique, un survol plutôt théorique, est indiqué par des outils de compréhension pour le lecteur. L’auteur a cru que ce petit passage est nécessaire pour comprendre la suite de l’ouvrage. Le second chapitre est un paquet historique vécu par Madagascar avec toutes les politiques économiques et les orientations de planifications. Le troisième chapitre constitue le nœud du livre avec les explications macro économiques de la pauvreté. Suivi du quatrième sur les explications sectorielles des paradoxes en séries. Et enfin le cinquième et le dernier a donné les raisons d’avoir de l’espoir et la façon de s’y mettre.
Réalités. L’ouvrage explique que Madagascar a tout pour être riche et le rester à travers les dotations de ressources naturelles, la disponibilité en force de travail, les possibilités agricoles et alimentaires. Le tout renforcé par des capitaux sociaux et culturels regorgeant de forces économiques et sociales et même politiques. Mais il démontre également à travers des approches historiques et économiques que la pauvreté malgache est expliquée par la méconnaissance volontaire des mécanismes économiques de création de richesse, des mauvaises conceptions et conduite des politiques économiques, des mystifications réciproques entre toutes les forces vives du pays, et surtout par la mise au placard des richesses psycho-socio-culturels dont le « fanahy » et le « fihavanana ». Malgré tout, l’espoir existe réellement avec la prise de conscience des réalités effectives de la Grande Ile, à travers la considération du travail comme moteur de la richesse, le respect des mécanismes économiques de production et de marché outre la reconsidération du rôle de l’Etat. Il y a aussi lieu à adopter des politiques économiques dignes d’un pays qui veut donner à la population toute logique de bien-être avec des décisions politiques et économiques rationnelles et objectives. Le tout qui doit être conditionné par l’appropriation des richesses sociales et culturelles.
Antsa R.