
Démission forcée disent les uns, arnaque disent les autres. Cela fait environ deux ans que les dirigeants d’Air Madagascar ont essayé de convaincre quelques centaines d’employés de la compagnie, à déposer leur démission. Tout a commencé lorsque ces dirigeants ont scindé la compagnie nationale en deux avec la création de la société MGH (Madagascar Ground Handling), la première filiale d’Air Madagascar. « A l’époque, on nous a proposé de déposer notre démission auprès de la compagnie nationale et de signer un nouveau contrat avec MGH. Malgré les menaces de licenciement en cas de refus, beaucoup d’entre les personnes concernées ont refusé, car si la MGH est réellement une filiale d’Air Madagascar, pourquoi faire une démission ? Depuis cet instant, les employés restent méfiants et ont peur pour leur avenir professionnel », nous ont confié des représentants de syndicats auprès d’Air Madagascar, qui ont voulu garder l’anonymat par peur d’être ciblés par les dirigeants de la compagnie.
Forcing. Malgré l’échec de cette première tentative avec MGH, la manœuvre est reproduite sous une autre forme avec le lancement de la compagnie Tsaradia, deuxième filiale de la compagnie nationale qui est désormais divisée en trois. Selon nos sources, 209 employés ont reçu une proposition de transfert de contrat. En d’autres termes, cela revient à mettre fin à leurs contrats de travail avec Air Madagascar et à signer un nouveau contrat avec la compagnie Tsaradia qui travaille sur les vols locaux. « Certes, MGH et Tsaradia sont actuellement des filiales de la société mère, Air Madagascar. Mais les seront-elles pour toujours ? Déjà cette histoire de diviser la compagnie nationale en plusieurs entités est déjà louche pour nous. Ce transfert de contrat obligatoire vient ensuite corroborer nos suspicions. Même si la direction de la compagnie ne peut pas nous forcer à signer ce transfert de contrat, elle laisse entendre, qu’il se pourrait, qu’il n’y aurait plus de postes qui conviennent à nos compétences au sein de la société mère Air Madagascar », ont affirmé les employés concernés. Pour ces derniers, des zones d’ombre restent encore à éclaircir en ce qui concerne le partenariat stratégique d’Air Madagascar avec Air Austral, ainsi que la création de plusieurs filiales pour diviser la compagnie nationale.
Antsa R.