
Une descente inopinée a été effectuée hier par une délégation conduite par le Secrétaire général du ministère de l’Industrie.
Suite aux nombreuses plaintes reçues par le ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur privé, une délégation des techniciens conduite par le Secrétaire général de ce département, Raharison Mirana Rivo, a effectué hier une descente inopinée dans une entreprise de transformation de ferrailles. Cette usine de production de fer rond appartenant à un opérateur étranger est localisée à Ambalavao Ampangabe, en face d’Analamanga Park, soit à plus de 30km de la Capitale vers la RN7. A l’issue de cette descente, « de nombreuses irrégularités ont été mises au jour. Il s’agit notamment du non- respect de l’environnement ainsi que des conditions d’hygiène et de sécurité des employés », a déclaré le Secrétaire général du ministère de l’Industrie.
Pollution alarmante. Des responsables étrangers de l’usine ont, au début, refusé de faire entrer ces autorités administratives qui ont présenté un ordre de mission en bonne et due forme. Mais la délégation ministérielle a pu s’introduire dans l’enceinte de l’entreprise pour effectuer le contrôle et l’inspection de tous les lieux. « Presque tous les employés locaux ne portent pas de matériels de sécurité comme des casques, des combinaisons, des gants et des bottes alors qu’ils traitent des déchets métalliques. Il n’y a même aucune protection des ferrailleurs qui se chargent de faire fondre ces ferrailles à une température hautement élevée. La société ne dispose pas non plus de plan d’évacuation en cas d’accident. En outre, les déchets finaux qualifiés de dangereux issus de cette transformation ne sont pas traités car ils sont tout simplement déversés tout près d’une rivière utilisée quotidiennement par la population environnante. La pollution due aux fumées dégagées par l’usine est également alarmante », a expliqué Ramindo Gaëtan, le directeur général du Développement de l’Industrie. On y trouve des tas de déchets métalliques éparpillés partout. Il y a des employés qui se chargent du triage des déchets en vue d’un recyclage et payés 10 000 Ariary par jour. Bon nombre d’entre eux sont des travailleurs journaliers et payés à raison de 12 000 Ariary par jour, d’après leurs explications.
Mise en conformité. Mamy, un transporteur livrant chaque semaine des ferrailles provenant de la partie Sud- Est de Madagascar à l’usine, en témoigne que les conditions de travail de ces ferrailleurs sont dérisoires. « Il faut que l’Etat prenne des mesures drastiques car c’est inhumain alors qu’ils y travaillent chaque jour de 7 heures du matin jusqu’à 19 heures. Ils ne sont pas affiliés à la CNaPS. Certes, cette entreprise fait vivre des gens mais elle tue en même temps des gens », a-t-il dénoncé. Notons que les responsables étrangers de l’usine ont fait appel à des éléments des forces de l’ordre durant l’inspection effectuée par la délégation ministérielle. A l’issue de cette descente inopinée, « nous allons convoquer ce jour au ministère le propriétaire de l’usine. Des procédures seront ainsi lancées pour sa mise en conformité vis-à-vis de la loi en vigueur, d’autant plus que la loi sur le développement industriel vient d’être adoptée, et ce, dans un délai fixé. Des mesures seront ensuite prises s’il ne parvient pas à les respecter », a conclu le Secrétaire général du ministère de l’Industrie. Il faut noter que l’usine emploie 80 nationaux et 60 étrangers.
Navalona R.