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Le nombre des organisations de la société civile actives dans ce mouvement qui signent pour interpeller l’Etat ne cesse d’augmenter. En effet, la corruption est l’ennemie du développement, ont-ils dénoncé.
Les plateformes des organisations de la société civile et les autres organisations actives dans le mouvement « Rohy » interpellent l’Etat. Il s’agit entre autres, de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), de Sehatra Iombonan’ny Fananan-tany (SIF), de la Confédération Nationale des Plateformes des Droits de l’Homme (CNDFDH), du Comité National des Observations des Elections (KMF/CNOE), de SAF/FJKM et du Réseau SOA. En tant que défenseurs de l’intérêt de la population, elles dénoncent que la famine touchant plus de 200 000 citoyens dans le Sud est inconcevable. Les autorités semblent toujours créer des mesures d’urgence au lieu de prévoir en toutes situations, selon leurs dires. Le mouvement « Rohy » dénonce aussi que le pays soit affaibli et gangréné par la corruption qui paralyse la situation économique et la vie quotidienne des citoyens et hypothèque toute initiative et perspective de développement. Il a ainsi cité quatre secteurs qui sont gravement viciés par la corruption.
Dirigeants…impliqués. Le premier secteur concerne les trafics de nos ressources naturelles, particulièrement le bois de rose. Le mouvement « Rohy » constate et dénonce que le trafic des bois précieux qui ne cesse de continuer depuis la transition jusqu’à maintenant est bien organisé. Et L’Etat actuel s’est précipité d’engager des procédures pour liquider les stocks de bois de rose saisis au lieu de vraiment lutter contre les trafics. Et aucun gros bonnet n’a été arrêté jusqu’à maintenant. Des trafiquants bénéficient même d’une liberté provisoire injustifiable et incompréhensible leur permettant de prendre la fuite à l’étranger, et ce, à cause d’une justice certainement corrompue ou sous pression, selon ces plateformes des organisations de la société civile. « L’impunité à l’avantage de ces trafiquants ou des hors-la-loi sur la faune malagasy est aussi à déplorer. Nous pouvons nous demander si cela n’arrange pas les dirigeants et les hautes personnalités dans le cas où ils sont eux-mêmes impliqués dans ces honteuses magouilles », ont-ils évoqué. Notons que même les tortues, le concombre de mer, le flamant rose et bien d’autres faunes font toujours l’objet de trafic. « Et malgré les sanctions infligées par la CITES à Madagascar afin que les autorités prennent leurs responsabilités pour lutter réellement contre les trafics de bois de rose, les exportations illicites continuent de plus belle. Les détenteurs de stocks de bois saisis se prononcent même à liquider leurs quotas », a soulevé Ndranto Razakamanarina, le Président national de l’AVG.
Officiers et gendarmes. Le deuxième secteur touche la sécurité. En effet, des cas de corruption et de rackets sont perpétrés sur la population dans certaines régions du Sud. Ce qui engendre une violation avérée des droits humains pour intimidations et des blessures, voire la mort des civils. « Les auteurs en sont certains officiers et gendarmes », a révélé le mouvement « Rohy ». Face à cet état de fait, le Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie et le ministère de la Défense entament actuellement un dialogue avec la société civile en vue de préserver la vie locale des citoyens et de restaurer l’image des forces de l’ordre. Par contre, le troisième secteur constitue le foncier. « Des cas flagrants d’entraves aux droits de propriété sont visibles un peu partout dans le pays. Il s’agit entre autres, de rétrocession de terrain au nom de l’Etat, de spoliation et d’accaparement par des corrupteurs en haut lieu ou des soi-disant grands investisseurs au détriment des gens ayant des titres ou des occupants propriétaires sans titre ni certificat foncier mais ayant déjà mis en valeur les terrains depuis si longtemps », a-t-on exposé. Rappelons que le Président de la République a annoncé lors de son discours du nouvel an que les terrains mis en valeur par la population pendant des années seront transférés au nom de l’Etat avant d’être immatriculés à son nom. Cependant la décision prise en Conseil des Ministres l’an dernier concernant la nouvelle politique foncière évoque que cela doit être transféré au nom des occupants légitimes. Le SIF craint fort ainsi que ce ne soit pas en réalité le cas. La preuve, « un terrain de 70 ha sis à Ankadikely Ilafy, qui a été occupé par un colon a été transféré au nom de l’Etat pour abus de droit de propriété après son départ. Mais c’est maintenant la SEIMAD qui se l’est procuré en vue d’une promotion immobilière tandis que les milliers d’occupants de ce terrain pendant plusieurs années seront expropriés. Un autre cas identique est également répertorié à Fianarantsoa », a-t-il dénoncé.
Accéder au pouvoir. Par ailleurs, le quatrième secteur porte sur les élections qui sont aussi un foyer de corruption et d’illégalités à travers l’achat de voix direct ou indirect et les abus d’autorité, en plus de la distribution classique de produits durant la campagne électorale. Ces pratiques sont renforcées par l’utilisation de financements douteux et par l’indépendance fictive de la CENI, a-t-on souligné. L’élection devient ainsi un moyen biaisé utilisé par des personnes indésirables ou de mauvaise réputation pour accéder au pouvoir à travers la corruption. Ces plateformes des organisations de la société civile ont remarqué l’attitude défensive constante des tenants du pouvoir et l’inertie des gouvernants face à toutes ces situations.
Recueillis par Navalona R.