
Des populations ayant perdu leur travail dans les régions riveraines à cause de la fermeture des usines et des industries, migrent vers la région du Melaky pour se lancer dans une activité de pêche traditionnelle.
La région du Melaky a été choisie par le ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche pour élaborer un plan d’aménagement d’une pêcherie en partenariat avec l’ONG Blue Ventures qui y intervient. En effet, les pressions sur les ressources halieutiques à haute valeur commerciale telles que les crevettes et le trépang, notamment dans les communes d’Ankasakasa et de Mosoarivo, à l’embouchure de Manambolo, ne cessent d’augmenter. C’est aggravé par l’arrivée massive des migrants provenant des régions riveraines comme Menabe et Atsimo Andrefana, qui ont perdu leur travail à cause de la fermeture des usines ou des industries. Ils se transforment en pêcheurs opportunistes sans se soucier de la durabilité de cette nouvelle activité. C’est ce qui ressort de l’atelier d’élaboration du plan d’aménagement d’une pêcherie concertée de la région hier à Ampandrianomby.
Chute des captures. En fait, la pêche est une activité qui rapporte de l’argent en une seule journée, contrairement à l’agriculture et à l’élevage qui nécessitent encore une certaine période pour pouvoir vendre les produits. Ce qui provoque une surexploitation des ressources halieutiques. A titre d’illustration, les volumes de captures de poissons des pêcheurs traditionnels ont chuté depuis ces dernières années. Ceux-ci ont maintenant eu du mal à pêcher des poissons comme le « gogo », le « soisoy », le « vango », le requin scie et le « lamatra ». Les captures de crevettes des pêcheurs industriels ne cessent également de diminuer au fil des ans dans ces zones. On n’y enregistre plus que 2 557 tonnes de crevettes capturées en 2013 contre 5 625 tonnes en 2001. Mais ce n’est pas tout ! La destruction des mangroves qui constituent une zone de reproduction des ressources halieutiques est également un danger réel. Face à cet état de fait, le ministère de tutelle sollicite ainsi les populations vivant dans les zones du littoral en général à se lancer plutôt dans l’aquaculture pour éviter la surexploitation des ressources halieutiques.
Gérer les conflits. En revenant sur l’élaboration du plan d’aménagement d’une pêcherie de la région de Melaky, « l’objectif vise à instaurer une exploitation durable des ressources halieutiques pour améliorer le niveau de vie des communautés villageoises côtières. La préservation de l’environnement marin et côtier s’impose également afin d’assurer la durabilité de la régénération des stocks halieutiques», a évoqué Rafidison Roginah, directeur du Partenariat et du Développement Durable au sein du ministère de la Pêche lors de cet atelier. Par ailleurs, « ce plan d’aménagement qui est élaboré de manière concertée et inclusive permettra de gérer les conflits entre les pêcheurs industriels et les pêcheurs traditionnels opérant dans la région du Melaky. C’est également un moyen de conserver la nouvelle Aire Protégée Marine incluant les îles Barren, et qui vient d’être délimitée sur place », a conclu Rafidison Roginah.
Navalona R.