
Le site d’exploitation minière à Beparasy Moramanga, région Alaotra Mangoro risque une nouvelle fois la fermeture, malgré les démarches de formalisation entreprises.
Considéré comme problème résolu, le site minier de Beparasy fait de nouveau parler de lui. Ce cas devait être le modèle type pour tous les cas de ruée à Madagascar. En effet, l’Administration minière a opté pour la formalisation des activités d’exploitation de ressources minières, pour solutionner les cas de grandes ruées. « Nous recommandons aux exploitants malgaches concernés par les ruées de créer un groupement et de demander un permis d’exploitation au niveau du Ministère de tutelle. Notre objectif est de formaliser les activités et non de sanctionner, car il faut reconnaître que les ruées sont des cas sociaux favorisés par la pauvreté » : telle était la déclaration faite par la délégation de l’Administration minière, lors d’une descente à Sakaraha, ce mois d’avril. Aujourd’hui, cette stratégie est remise en cause, avec le risque de fermeture du site à Beparasy.
Bataille. Dès la première constatation de la ruée à Beparasy, à 88km au sud de Moramanga, la première décision qui allait être prise par le Ministère et les autorités locales était la fermeture du site. Cette histoire remonte au mois de mars 2016. Selon les autorités locales, il ne s’agit pas d’une aire protégée, mais plutôt de régularité des activités par rapport aux réglementations en vigueur. De plus, certains des exploitants étaient en activité sur place depuis longtemps pour l’or. Face à cette donne, le ministère auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole a décidé de permettre aux exploitants de Beparasy de formaliser leurs activités. Ces derniers ont donc créé un Consortium, et ont obtenu une autorisation d’exploiter auprès du Ministère de tutelle, le 7 avril 2016. En effet, contrairement à ce qui a été martelé dans les journaux télévisés cette semaine, la décision autorisant ce groupement de petits exploitants à entreprendre ses activités, a été signée il y a déjà presque deux semaines passées. Cependant, entre-temps, un autre groupement dénommé « Foko 18 » a également surgi et se bat aujourd’hui pour avoir le site en question.
Trompe-l’œil. Comme tous les cas précédents, de gros bonnets sont derrière les cas de ruée. Des rumeurs circulent déjà selon lesquelles l’objectif de l’agitation actuelle est de fermer le site afin de le libérer pour un gros bonnet du secteur des mines. Il faut croire que si la formalisation de l’exploitation à Beparasy, un cas d’école, se résume à un échec, la solution aux problèmes de ruée à Madagascar est loin d’être trouvée. Bref, si la fermeture du site sera prononcée, quelle sera la suite de l’histoire ?
Antsa R.