
Madagascar est au 123e rang sur 168 pays, en termes d’indice de perception de la corruption. La promotion de la transparence et de l’efficacité des contrôles fiscaux peut améliorer cette situation, selon Transparency International Initiative Madagascar.
La corruption est une valse à deux. Pour le fisc, il y a le contribuable fraudeur et le vérificateur sans éthique ni professionnalisme et ce sont l’Etat et les citoyens qui sont perdants, selon les experts au sein de Transparency International Initiative Madagascar. En effet, cette coalition a organisé, avec le Ministère des Finances et du Budget, un atelier de concertation, qui vise à identifier les risques de corruption et proposer des mesures de prévention. Cela dans le dessein de promouvoir la transparence des contrôles fiscaux des entreprises, pour plus d’efficience dans le recouvrement des recettes publiques et pour l’amélioration de la confiance mutuelle entre l’Administration fiscale et les contribuables. « Le taux de pression est encore faible, soit de l’ordre de 10,5% pour Madagascar. Le rapport doing business 2016 indique qu’une entreprise paie 8% de moins d’impôts sur ses bénéfices à Madagascar, par rapport à la moyenne en Afrique Subsaharienne. Mais pour améliorer les recettes fiscales, nous nous sommes orientés vers la réduction des fraudes fiscales, vers l’élargissement de l’assiette fiscale et le renforcement de la gouvernance interne. Cela s’accompagne d’actions et de mesures pour réinstaurer la confiance entre le fisc et les contribuables. Les résultats des réformes sont déjà visibles », a indiqué Bruno Razananirina, directeur de Cabinet au sein du Ministère des Finances et du Budget, lors de l’atelier qui s’est tenu, hier au Carlton Anosy.
Equilibre. Pour le secteur privé, des améliorations restent à faire au niveau des contrôles fiscaux. « Il arrive que les vérificateurs totalisent les sommes versées dans le compte bancaire de l’entreprise et prétendent que c’est le chiffre d’affaires. C’est honteux pour un fiscaliste », a évoqué la présidente du GEM (Groupement des entreprises de Madagascar). De leur côté, les membres du Fivmpama (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy) ont indiqué qu’il arrive que le redressement soit de l’ordre de 300% du chiffre d’affaires de l’entreprise. « Il faut clarifier le mode de calcul des redressements », ont-ils soutenu. En effet, c’est pour corriger ces imperfections que l’atelier d’hier a été organisé. De son côté, la Direction Générale des Impôts a déjà lancé une stratégie quinquenale pour 2015-2019, visant, entre autres, à renforcer le civisme fiscal et à élargir l’assiette fiscale, avec une gestion basée sur l’analyse de risques, la sélectivité des contrôles et le renforcement de la communication. D’après les informations, les entreprises sont aujourd’hui classées en quatre catégories, suivant le niveau de risque. Ce sont ces différents niveaux qui sont considérés pour la programmation des vérifications fiscales des entreprises.
Antsa R.
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