
Alors que le climat des affaires est déjà défavorable aux investissements à Madagascar, l’absence d’incitation aux industries naissantes, de la part de l’Etat, pousse tout simplement les opérateurs à investir ailleurs.
Des conditions plus que séduisantes ! C’est ce qui a été présenté aux opérateurs malgaches, lors des rencontres économiques La Réunion – Madagascar, organisées par Club Export La Réunion, en octobre dernier. « Dans l’acquisition de machines industrielles à La Réunion, on peut espérer obtenir jusqu’à 50 % de subventions. Pour ce même projet, on peut également avoir des emprunts sur 7 ans à un taux d’intérêt annuel de 4 %. L’Etat a mis en place des mesures de soutien et de renforcement de la compétitivité, telles les crédits impôt pour la compétitivité emploi, la fiscalité dérogatoire, etc. Avec un apport personnel de 130.000 Euros, par exemple, on peut investir jusqu’à 1,13 millions d’Euros, grâce à ces appuis de l’Etat pour inciter les investissements privés », a exposé Hervé Charlanes, de la société 3A (Audit Analyse Associated), lors d’une conférence organisée dans le cadre des Rencontres Economiques La Réunion – Madagascar. A noter que ces mesures d’incitation à l’entreprenariat ne s’appliquent qu’aux secteurs qui contribuent à la création de richesses. Certains secteurs à l’exemple du commerce sont donc exclus, d’après les informations.
Découragés. A Madagascar, la situation est tout à fait le contraire. D’après les opérateurs, ce sont plutôt les commerçants importateurs qui sont les plus favorisés. « Le SIM (Syndicat des industries de Madagascar) et l’ADIR (Association pour le développement industriel de la Réunion) veulent travailler ensemble pour renforcer leurs marchés et percer en Europe. Mais dans le domaine des affaires, nous savons que Madagascar est désavantagé, si l’on ne parle que des problèmes liés à l’énergie, des sécurités d’investissement, des changes, etc. A cela s’ajoutent les concurrences déloyales des importateurs et l’absence des mesures d’incitation. Pour réussir, il faut une collaboration entre les industriels et l’Etat », nous a confié Christian Rajaosafara, vice-président du SIM. De leur côté, les autres représentants du secteur privé présente aux rencontres à la Réunion ont parlé des avantages obtenus en investissant et en lançant des affaires avec des partenaires à La Réunion, plutôt qu’à Madagascar. Bref, avec le manque d’incitation et des indices médiocres dans le Doing Business, la Grande-île risque, non seulement de faire fuir les investisseurs étrangers, mais également de pousser les industriels malgaches à investir ailleurs.
Antsa R.
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