La population riveraine de la nouvelle centrale thermique récemment inaugurée par le Président Hery Rajaonarimampianina à Antanandrano, fait la grogne. En effet, « il y a des nuisances sonores insupportables portant sur un rayon de 5 km, et ce, pendant 20 heures sur 24 heures depuis sa mise en marche, sans compter les odeurs du gas oil. On dirait un niveau sonore de poste de soudure multiplié par dix près de la fenêtre alors qu’on est obligé de fermer toutes les portes pour atténuer les bruits. Il s’avère difficile de s’entendre. Cependant, aux alentours, il y a des dizaines de milliers de ménages et des écoles », témoignent les habitants. Ils tirent ainsi la sonnette d’alarme en réclamant à l’Etat une prise de mesure immédiate afin d’atténuer les bruits. Un risque de santé relatif à la surdité est à craindre pour toute la population vivant aux alentours du site. Certains se plaignent déjà des maux de tête en permanence.
Traumatisme auditif. Même les habitants dans le quartier d’Androhibe se disent être victimes de ces nuisances sonores émanant de cette centrale thermique appartenant à la société AF Power et qui comporte 52 groupes conteneurisés fonctionnant à gas oil. Rappelons qu’il faut au moins 253 000 litres de carburants par jour pour les mettre en marche. Face à cette situation, nous avons demandé l’avis d’un médecin spécialiste en ORL (Oto-Rhino-Laryngologie) dans la Capitale. « Il faut d’abord que le responsable de cette centrale mesure le niveau sonore développé par ces machines. Une norme doit être respectée car une exposition à la longue aux nuisances sonores atteignant plus de 100 décibels, entre autres, pourrait provoquer un traumatisme auditif, et par la suite, une surdité car cela attaque le nerf auditif. Le seuil d’audibilité normal et perceptible par l’oreille humaine est de 0 décibel », a-t-il expliqué.
Délestage. En France, l’association AGI-SON propose un projet de loi stipulant qu’il ne faut pas être exposé plus de 15 minutes à un son de 100 décibels et un bouchon doit être utilisé pour atténuer les bruits. Notons qu’un mois de gestion sonore est également organisé durant ce mois de novembre dans ce pays pour une meilleure sensibilisation des gens. En revenant aux alentours d’Antanandrano, la population locale sollicite les responsables étatiques à venir sur place pour écouter pendant plus de trois heures au moins ces nuisances sonores. Il faut savoir qu’en dépit de tout cela, le délestage sévit encore dans plusieurs quartiers. C’est encore pire qu’avant, d’après les abonnés avec des coupures de courant totalisant à 8 heures par jour en moyenne.
Navalona R.
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