
Une mission du Fonds Monétaire International (FMI) est à Madagascar, depuis le 9 mars dernier, pour l’évaluation des réalisations du programme FEC (Facilité Elargie de Crédit) et pour effectuer une consultation dans le cadre de l’article 4 du Statut du FMI.
« Des réformes favorisant la croissance ont été entreprises à Madagascar ; et le défi des dirigeants est d’assurer la poursuite de cette tendance ». C’est ce qu’a affirmé David Owen, directeur adjoint auprès du FMI pour le Département Afrique, vendredi dernier, lors du Séminaire de présentation des études réalisées par cette institution. De son côté, le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, présent à la rencontre a indiqué que pour la mise en œuvre de ce programme FEC, malgré quelques problèmes comme ceux liés à la situation de la JIRAMA, les objectifs quantitatifs prévus ont été largement atteints à fin décembre 2016. En effet, les recettes d’impôts, durant l’année 2016, sont excédentaires de 36 milliards d’Ariary, et celles de la douane excédentaires de 12 milliards d’Ariary. En outre, les dépenses sociales ont dépassé les prévisions, avec 259 milliards Ariary réalisés dans tout secteur confondu, contre un objectif de 251 milliards Ariary.
Plan national. D’après le ministre Gervais Rakotoarimanana, le Programme de réformes mis en œuvre à Madagascar a été initié et élaboré par le Gouvernement malgache. « Les partenaires techniques et financiers sont là pour nous soutenir et nous accompagner », a-t-il martelé. En effet, le représentant résident du FMI, Patrick Imam a également souligné que vu la situation qui prévaut, Madagascar devait lancer ces réformes, avec ou sans le FMI. A noter que la mise en œuvre des réformes structurelles a progressé, d’après les constats. Le Ministère des Finances et du Budget a cité l’amélioration des contrôles fiscaux à travers l’adoption des approches par les risques, la suppression des subventions aux carburants par l’application de la vérité de prix, la suppression ou la diminution progressive des subventions improductives. L’objectif étant d’avoir un espace budgétaire plus large pour financer les dépenses prioritaires notamment celles liées à la réduction de la pauvreté.
Investissements. Si la performance de Madagascar dans la mise en œuvre du Programme appuyé par la FEC est confirmée, ce qui devrait être le cas d’après la délégation du FMI, le pays bénéficiera d’un décaissement de 45 millions USD. Certes, la position des autres bailleurs de fonds dépendra également du verdict annoncé cette semaine par le Conseil d’Administration du FMI. Pour le ministre des Finances et du Budget, la nécessité d’augmenter les investissements publics n’est plus à démontrer, surtout pour les infrastructures de base. « Suite aux annonces de la CBI, il faut relever plusieurs défis, notamment l’amélioration de la capacité d’absorption. A cet effet, il nous faut redoubler d’effort en la matière, dans le respect de l’éthique et de la rigueur que cela requiert. C’est pourquoi, la capacité de mise en œuvre des projets doit être boostée. Il faut identifier les projets à problème et prendre les mesures qui s’imposent pour lever les blocages. Les projets devront être tenus de produire à la fois, un rapport d’exécution budgétaire, un rapport d’avancement physique et un rapport sur la passation de marchés. Désormais, un suivi étroit devra être instauré pour les projets. En termes d’exécution budgétaire et financière, tout écart significatif par rapport aux prévisions devra être expliqué pour que l’on sache, pour tout Ariary dépensé, comment l’argent a été utilisé. Il en est de même pour la passation de marchés et les réalisations physiques, en ce qui concerne les retards et les non-conformités des travaux constatés », a-t-il déclaré. Bref, les impacts des investissements sur la croissance devraient s’accentuer dans les années à venir, avec l’augmentation des financements et l’amélioration de la qualité des dépenses.
Antsa R.