La décision politique de baisser les tarifs d’eau et d’électricité, de 15% durant la Transition a été fatale pour la Jirama, selon Eric Randrasana, membre du Conseil d’Administration de la Jirama. Ce sont les conséquences désastreuses de ce mauvais choix qui ont creusé le gouffre financier de la société d’Etat. En effet, la Jirama a aujourd’hui des dettes évaluées à près de 800 milliards d’Ariary. Ajoutée aux transferts accordés par l’Etat, le gap s’élève à près de 2 000 milliards d’Ariry, soit l’équivalent du budget de fonctionnement de l’Etat malgache sur deux ans. « La société vend à perte. Rien qu’en 2014, elle a enregistré 296 milliards d’Ariary de pertes. Le niveau de production n’a pas suivi l’évolution de la demande, faute d’anticipation. Aujourd’hui, seulement 17% des ménages ont accès à l’électricité. Notre défi consiste à porter ce chiffre à 70%, à l’horizon 2030 et d’équilibrer la balance financière de la Jirama, d’ici à 2020 », a affirmé Eric Randrasana, lors d’une conférence-débat sur le redressement de la Jirama, organisé par le CCOC (Collectif des Citoyens et Organisations Citoyennes). D’après les échanges faites par les participants, le problème de la Jirama est surtout lié à la gouvernance, aux pertes techniques et à la fixation des tarifs par l’Etat.
Antsa R.