Quantcast
Channel: Economie – Midi Madagasikara
Viewing all articles
Browse latest Browse all 8408

Toamasina II : 17 villages à raser, révolte de la population

$
0
0
Les habitants d’Ambodilazana se dressent contre les exploitants miniers et l’Administration minière.

Une pétition, signée par les habitants locaux, s’oppose à l’exploitation minière dans la Commune d’Ambodilazana, district de Toamasina II. Selon les informations recueillies sur place, 17 villages seront transformés en site d’exploitation de chrome.

Les paysans sont catégoriques ! Ils ne cèderont pas sur l’expropriation de leurs terres, pour des exploitations minières entreprises par des firmes étrangères. En effet, les villageois de six Fokontany de la Commune Rurale d’Ambodilazana ont déjà été expulsés de leurs habitations, contre un peu d’argent qu’ils qualifient de « dérisoire ». Ces habitants locaux ont été notifiés lors de la réhabilitation de la route sur le site en question, du 27 au 29 mars dernier, lorsque le maire de la Commune a annoncé qu’une carrière sera lancée en présence du chef de District et du député de la zone, pour l’exploitation de chrome. « Toutes nos activités, basées surtout sur l’agriculture et la plantation de produits de rentes, s’opèrent dans la zone. Et pourtant, ces exploitants miniers détruisent tout ce patrimoine et nous forcent à vendre aux prix qui leurs conviennent. D’après les informations qui nous ont été données, au moins 17 villages sont déjà attribués à des exploitants miniers, qui ne sont même pas des nationaux. Apparemment, ces investisseurs sont les nouveaux propriétaires de nos biens ; et ils se comportent déjà comme tels, car ils ont obtenus l’autorisation du ministre des Mines », ont affirmé les habitants de la Commune d’Ambodilazana. Ces zones concernent Sahaladitra, Ambodimanga, Volbe, Saranasy, Androrangavola, Sandrangato, Lomboka, Ambodizarina, Ambatomasay, Andratambazaha, Vohidrazana, Ampasimadinika, Ankosibe, Ambohimarina, Ambinanimandala, Ankijo, et d’autres encore.

Détonateur. Certes, ces habitants du littoral Est n’ont pas caché leurs mécontentements contre ce qu’ils qualifient d’« investisseurs arrogants » ; ainsi que contre les dirigeants qui complotent avec ces étrangers pour démunir les villageois. Ils ont cité, entre autres, les responsables auprès du Ministère des Mines et du Pétrole ; le chef District et le député. « Nos droits sont bafoués. Nous savons déjà que ces terrains seront stériles, une fois les exploitations minières achevées et on ne sait pas dans combien d’années ou de générations, cela va se faire. En outre, des problèmes d’accès à l’eau planent déjà », se plaignent les habitants d’Ambodilazana. D’après leurs dires, des compensations sont imposées pour ceux qui veulent bien coopérer. Ceux qui ne consentent pas, par contre n’auront rien. « On nous offre 50.000 Ariary pour les grands arbres de litchi et de soanambo ; et 4.000 Ariary pour les petits. Pour le café et le girofle, on nous offre 4000 Ariary par pied. N’importe qui peut deviner que ces compensations ne valent rien, par rapport à nos récoltes annuelles », ont-ils dénoncé. En effet, lors de notre descente sur les lieux, ces centaines de villageois se sont montré fermes pour défendre leur droit. Une nouvelle révolte est née.

 

Antsa R.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 8408

Trending Articles