Leurs captures sont en baisse en raison de la pression croissante sur la pêche.
Plus de 500 000 personnes résidant dans les zones côtières de Madagascar vivent de la pêche à titre d’activité de subsistance. Regroupés au sein des communautés issues des différentes régions, leurs représentants comptant plus de 400 pêcheurs ont uni leur voix afin de réclamer à l’Etat leur droit fondamental de pêche exclusif le long de la bande littorale. Leur zone de pêche doit être ainsi bien délimitée et sécurisée. « C’est l’une des recommandations émises lors du 4e Forum national organisé dernièrement par le réseau MIHARI à Taolagnaro », a rapporté Hermany Emoantra, Président du bureau national MIHARI, lors d’une conférence de presse hier.
En compétition. En effet, « ces communautés de pêcheurs subissent une pression des bateaux de pêche industriels qui entrent en compétition directe avec l’exploitation de leurs ressources et contribuent largement à la dégradation des écosystèmes fragiles en utilisant des engins et des méthodes de pêche non-réglementées comme les sennes de plage, les harpons et les cyanures. A cet effet, elles demandent également d’appliquer des mesures strictes visant à réduire les engins de pêche destructeurs qui sont à l’origine de la baisse de leurs captures de pêche suite à la dégradation des écosystèmes marins », a-t-il rajouté. Mais de leur côté, ces pêcheurs reconnaissent qu’ils sont aussi responsables de cette baisse de leur production. « Certains d’entre nous utilisent encore des moustiquaires et des préservatifs pour pêcher alors que c’est interdit par la loi. C’est pourquoi, nous revendiquons l’homologation et l’application du « Dina » visant à surveiller et contrôler nos zones de pêche, et ce, en collaboration avec le Centre de Surveillance de Pêche. En outre, l’Etat doit appliquer effectivement les lois car il y a des bouteilles de plongée saisies en 2015, qui sont saisies de nouveau en 2016 et en 2017 suite aux infractions commises par des pêcheurs », a soulevé Eric, un pêcheur à Atsimo Andrefana.
Surveillance. Il faut savoir que le ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche travaille en partenariat avec le réseau MIHARI pour assurer une meilleure gestion communautaire des ressources marines. Ce réseau réunit les associations de gestion locale des aires marines et leurs ONG partenaires. « Une formation des communautés de pêcheurs en matière de surveillance communautaire de pêche est en vue. La mise en place des plans d’aménagement de la pêcherie se poursuit également », selon le directeur général de la Ressources Halieutiques et de la Pêche.
Navalona R.