Détenteur des 51% du capital d’Air Madagascar et finançant à hauteur de 330 milliards d’ariary l’apurement des dettes de la compagnie, l’Etat malgache est tout naturellement impliqué dans les actions pour le redressement de la compagnie.
Quand il était encore ministre de l’Economie, en octobre 2015, l’actuel Président français Emmanuel Macron n’a pas hésité à apporter son soutien à la Direction générale d’Air France quand celle-ci était en conflit avec ses pilotes. Emmanuel Macron avait évoqué la situation financière et industrielle du groupe pour justifier son appui à la Direction générale. Preuve que même dans les pays développés, l’Etat n’hésite pas à prendre des initiatives pour protéger les intérêts d’une compagnie aérienne, dans laquelle elle prend part au capital. D’ailleurs, en France, l’Etat n’a jamais caché cette volonté d’intervenir dans la stratégie d’une entreprise dans laquelle il est actionnaire.
Protectionniste
Actuellement, les autorités malgaches sont plus que jamais engagées dans cette attitude protectionniste en faveur d’Air Madagascar. En pleine phase de redressement, la compagnie nationale aérienne doit en effet jouir d’un certain nombre d’avantages. Des mesures qui ont en tout cas le mérite de faciliter la relance d’Air Madagascar à travers le partenariat stratégique avec Air Austral. En somme l’Etat malgache use ici, de son pouvoir régalien pour aider la compagnie nationale aérienne à reprendre rapidement un nouvel envol. Et partant de favoriser le développement du tourisme.
Rude concurrence
Ce coup de pouce est d’autant plus justifié dans la mesure où l’Etat a déjà pris une mesure financière importante pour la gestion de la dette d’Air Madagascar. En tout cas, personne n’a intérêt à ce que la compagnie aérienne nationale fasse les frais d’une rude concurrence de la part des autres compagnies étrangères dont certaines n’hésitent pas à pratiquer le dumping pour s’imposer. En tout cas, avec ces mesures qui ne sont que temporaires, les autorités malgaches entendent stabiliser un marché fortement concurrentiel et permettre à Air Madagascar de retrouver rapidement sa place dans le secteur aérien qui demeure encore et toujours, un élément important du développement du tourisme.
R.Edmond.