
Avec le blocage de budget qui perdure au sein des collectivités territoriales décentralisées ainsi que dans les services techniques déconcentrés, l’administration à la base souffre du manque cruel de moyens. Les services publics ne fonctionnent plus normalement, alors qu’ils sont censés être un levier du développement à la base. L’administration est quasiment paralysée et les contribuables en pâtissent et la bonne gouvernance est loin de se refléter.
Personnel. Les régions et les communes à travers toute l’Ile, avec ce blocage de budget se voient, de jour en jour, criblées de dettes au point même de ne plus pouvoir faire face aux dépenses obligatoires, comme les paiements des salaires du personnel, nous indique-t-on dans les milieux concernés. Des mois de salaires restent impayés et qui ne sont pas sans répercussion dans le quotidien de ces travailleurs et de leurs familles face à des lendemains incertains. Pour leur part, les fournisseurs privés ne font plus confiance à l’administration. Au niveau de l’administration centrale cependant, la situation est toute autre, et elle est même sciemment voulue. Les réquisitions budgétaires sont de mise, alors que dans les régions et les communes, cette pratique n’est pas autorisée, s’indignent les responsables à la base.
Méconnaître. Faire croire que tout avance dans le pays, c’est méconnaître les réalités et les difficultés que vivent au quotidien les collectivités territoriales décentralisées ainsi que les services techniques déconcentrés. Alors qu’ils sont censés être le moteur de développement. Pour l’heure, le développement à la base n’est que leurre quand l’on sait que ces collectivités ne sont pas dotées réellement de moyen financier. Au niveau des services techniques déconcentrés de l’Etat, certaines langues vont même jusqu’à se délier et dénoncer bien ouvertement, que les budgets au niveau de leurs ministères restent pour l’heure, l’apanage et chasse gardée des ministres et de leur staff. Ces services n’ont absolument pas un droit de regard, encore moins le droit d’engager les budgets les concernant. Aucun budget de fonctionnement n’est effectivement accordé à ses services. Et de citer le cas d’un ministère, pour des commandes de tables-bancs. Voire même, d’autres ministères se chargent eux-mêmes d’acheter les fournitures de bureau et de les dispatcher aux services rattachés dans les provinces. Des poules aux œufs d’or dont ces grands commis de l’Etat ne veulent se priver. La lutte contre la corruption, plutôt facile à dire qu’à faire.
Anastase