La bataille continue entre Air Madagascar et Corsair concernant la desserte aérienne régionale Antananarivo-Réunion. On rappelle que Corsair a publié dans les journaux appelant à une pétition pour une saine concurrence. La réponse d’Air Madagascar n’a pas tardé. Hier la compagnie aérienne nationale déclare aussi dans un communiqué : « A peine quelques jours après la tenue de discussions bilatérales respectueuses entre les services de l’aviation civile française et malgache à Paris sur les droits aériens, la compagnie française Corsair a cru bon de lancer une campagne de communication dans la presse pour faire signer une pétition servant ses intérêts, au nom de la libre concurrence ».
Une méthode qu’Air Madagascar n’apprécie pas du tout. « Les administrateurs, la direction générale et l’ensemble du personnel d’Air Madagascar ont été choqués et s’insurgent, tant contre la méthode que contre les véritables objectifs poursuivis par cette compagnie. La position défendue par l’Aviation Civile de Madagascar dans ses discussions avec l’aviation civile française a toujours été claire : la concurrence dans le ciel malgache est indispensable et doit être soutenue, mais elle doit être saine et ne pas nuire aux entreprises de notre pays, donc à son économie. Précisément, la priorité du Gouvernement est et reste le redressement de la compagnie nationale Air Madagascar.
Quand Corsair écrit, dans sa communication, qu’elle a fait bénéficier à 19.000 personnes de son offre, elle omet de dire qu’une grosse partie provient de la clientèle existante d’Air Madagascar. Quand Corsair dit qu’elle fait baisser les prix entre la Réunion et Madagascar, elle oublie de dire qu’elle ne dessert plus Antananarivo directement depuis Paris, qu’elle vend avant tout la Réunion où ses avions se vident et qu’elle pourrait même vendre le billet Réunion-Antananarivo à 1 euro sans que cela ne lui coûte rien de plus.
Plus que de concurrence, il s’agit de dumping. Air Madagascar ne se prêtera pas à la même mascarade et ne fera signer aucune pétition. Elle fait confiance à ses autorités de tutelle, au Gouvernement et à la population malagasy qui savent que la défense des intérêts économiques de notre pays demande du courage et de la détermination ».
Recueillis par R.Edmond