
Les efforts menés par Madagascar dans la mise en œuvre des réformes appuyées par le programme de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du FMI viennent d’être sanctionnés par un décaissement immédiat de 44 millions USD à verser dans les caisses de la Banque Centrale.
Satisfecit du Fonds Monétaire International pour les réformes réalisées par le gouvernement malgache. En effet, le Conseil d’administration du Fonds a approuvé, avant-hier la 3e revue du programme appuyé par la FEC en faveur de Madagascar.
Décaissement immédiat. Un achèvement qui se manifeste par le décaissement immédiat de 31,43 millions de DTS, soit 44,25 millions USD. Ces financements qui seront versés dans les caisses de la Banque Centrale de Madagascar serviront d’aide à la balance des paiements. Une bouffée d’oxygène, en somme pour l’économie malgache qui poursuit une croissance entamée depuis l’année dernière. « En 2017, la croissance économique est demeurée solide, en dépit de la sécheresse, du cyclone et de l’épidémie de peste que le pays a subi » indique un communiqué conjoint du ministère des Finances et du Budget et la Banque Centrale de Madagascar. Une performance confirmée, hier lors d’une conférence de presse, par la ministre des Finances et du Budget, Vonintsalama Andriambololona et le Gouverneur de la Banque Centrale Alain Rasolofondraibe. « Le FMI a apprécié les efforts menés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et les actions menées pour la bonne gouvernance » a notamment indiqué la ministre des Finances et du Budget.
Bonnes performances. Une manière de dire que le gouvernement a réellement mis en œuvre un mécanisme qui constitue l’un des défis majeurs à relever au cours de cette année 2018. Elle a cité, entre autres, la maîtrise de l’inflation, l’amélioration des performances de la Jirama et la bonne gestion des prix pétroliers. Sur ces derniers points, la ministre a expliqué que la subvention se poursuit encore pour la Jirama qui est pour le moment obligée de vendre l’électricité à un coût inférieur à son prix de revient. En ce qui concerne les prix pétroliers, le gouvernement n’accorde plus de subvention aux distributeurs pétroliers, mais a mis en place de concert avec les opérateurs, un système d’augmentation progressive des prix à la pompe. Dans le domaine des recettes fiscales et douanières, et malgré la grève de la minorité syndicale, les performances sont également bonnes. Au niveau des douanes par exemple, on a dépassé de 80 milliards ariary les prévisions de recettes. Pour les impôts seuls quelques bureaux ont fermé notamment à Toamasina, Antsirabe et Sambava. Une grève qui n’a pas beaucoup d’impacts sur les recettes fiscales qui a connu un surplus de 57 milliards ariary au mois de juin.
Appuis financiers. Une belle performance économique en somme. Et qui va encore se renforcer grâce aux appuis financiers des bailleurs de fonds. En effet, outre l’aide à la balance de paiement de 44 millions USD du FMI, d’autres bailleurs vont également apporter des aides budgétaires. Ainsi, la Banque mondiale apportera 100 millions USD, l’Union européenne mettra sur la table 15 millions d’euros et enfin la Banque africaine de Développement débloquera 10 millions de DTS à verser dans les caisses de l’Etat pour renforcer le budget 2018. « Le déblocage de ces fonds interviendra dans les trois mois qui viennent » a précisé Vonintsalama Andriambololona, une ministre plus que jamais engagée pour un budget efficient, transparent et répondant aux principes de la redevabilité.
R.Edmond.