La question qui se pose est de savoir comment cet opérateur a obtenu une autorisation malgré les interdictions réglementaires en vigueur.
Avec une consommation annuelle de 2,5 kg de viandes de volaille par habitant par an, Madagascar est l’un des pays qui ont le plus faible taux de consommation de cette denrée alimentaire pourtant très utile pour la santé, puisqu’il s’agit d’une viande blanche. L’Ile Maurice par exemple dispose d’une consommation de 18 kg de viande de volaille par habitant, par an. Mais au rythme où évolue la situation actuellement, les Malgaches risquent de ne pas manger de viandes de volaille du tout. Et ce, en raison de la menace qui pèse actuellement sur la filière aviaire.
Grippe aviaire. Une menace qui provient de l’introduction sur le marché local de 60 tonnes de viandes de volaille importées. On apprend, en effet, de source auprès des opérateurs de la filière avicole qu’un opérateur économique basé à Mahajanga a obtenu une autorisation d’importation de viandes de volailles. Une autorisation qui a étonné plus d’un dans la mesure où une disposition réglementaire interdisant l’importation de viande de volaille est encore en vigueur. Une interdiction qui trouve son origine dans le souci de protéger le cheptel aviaire des maladies courantes comme la grippe aviaire et la salmonelle. Et, même s’il y a autorisation, elle doit suivre un certain nombre de mesure dont notamment une analyse auprès de l’Institut Pasteur. On pointe notamment du doigt, les viandes de volailles en provenance du Brésil et de l’Argentine comme étant une source potentielle de ces maladies qui peuvent décimer le cheptel aviaire si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour éviter cette menace sanitaire.
Concurrence déloyale. Mais il n’y a pas que la menace sanitaire. En effet, cette introduction de viandes de volailles importées perturbe gravement le marché local. Car malgré l’interdiction, l’opérateur en question a réussi à distribuer les viandes en question pour la consommation humaine. Les éleveurs de Mahajanga élèvent actuellement la voix et en appellent aux autorités compétentes pour retirer sur le marché ces viandes de volaille qui font une concurrence déloyale sur la production locale. En effet, ces viandes de volailles d’importation sont vendues à un prix largement inférieur à la production locale. Et quand on sait le nombre de plus en plus croissant de petites et moyennes entreprises qui opèrent dans la filière aviaire, c’est donc toute une structure économique prometteuse qui est menacée par cette importation sauvage qui démontre, une fois de plus que la corruption est encore loin d’être bannie au sein de l’administration malgache. Le nouveau ministre de l’Elevage prendra-t-il les sanctions qui s’imposent ?
R.Edmond.